Chers sœurs et frères,
Nous avons vécu une semaine sainte et une fête de Pâques inédites. Et je pense aujourd’hui fraternellement à nos frères orthodoxes qui vont vivre Pâque cette nuit.
Nous avons bien senti que si la résurrection du Christ nous atteint chacun personnellement apportant force et espérance à nos traversées intérieures, encouragement et confiance pour convertir et libérer nos vies de ce qui nous tire en arrière ou nous referme sur nous-mêmes, nous avons expérimenté durant ces semaines – mais comme un manque – que la foi chrétienne est en même temps un chemin, un exode que l’on vit avec les autres, pour les autres et soutenus aussi par les autres.
Je constate avec action de grâce, que mis au défi par ce temps de confinement, ni les pasteurs ni les chrétiens ne sont restés passifs, repliés sur eux-mêmes. De mille manières, vous avez été créatifs pour signifier – comme on le pouvait – que nous étions reliés les uns aux autres par une communion fraternelle, un lien spirituel profond qui fait étroitement partie de notre vocation et de notre mission de baptisés. Cette année, par défaut, faute de pouvoir le vivre dans une proximité réelle, incarnée, nous avons bien senti qu’être chrétien c’est aussi – comme me disait une catéchumène : « découvrir qu’on reçoit comme une deuxième famille » ! Tisser des liens de fraternité, de soutien, d’écoute, de solidarité… nous l’avons peut-être mieux compris encore : cela fait partie de façon très essentielle de notre identité de disciples en mission.
Le 18 avril 2020
+ Jean-Luc Hudsyn