« Écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres »
En cette période toujours marquée par la crise sanitaire et ses conséquences, ce Carême nous offre une nouvelle possibilité de nous soutenir mutuellement et de cheminer ensemble vers Pâques. Cette année, nous revenons sur l’appel du pape François (Laudato si’, n°49) à « écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres ». À Madagascar, cette double clameur est immense. Écoutons-la !
Les grandes richesses culturelles et écologiques de l’île rouge contrastent fortement avec la pauvreté économique qui frappe la grande majorité des habitants de ce pays. Près de 92% de la population malgache vit avec moins de deux dollars US par jour et environ 33% des ménages se trouvent dans une situation d’insécurité alimentaire. C’est dans les campagnes que la situation est la plus préoccupante. La faim et la malnutrition y touchent les paysans et paysannes parce que, d’abord et avant tout, ils et elles n’ont pas d’accès à la terre.
Or, le gouvernement malgache compte, dans les dix prochaines années, octroyer quatre millions d’hectares de terre à des grandes entreprises privées pour renforcer les exportations agricoles. Il privera ainsi les paysans et paysannes de leur moyen de subsistance essentielle : la terre. Ces accaparements de terre sont inacceptables d’autant qu’ils se réalisent souvent grâce à de l’argent public, y compris venant de la Belgique. Épinglons ici certains projets d’accaparement de terre financés par la banque belge de développement (BIO), 100% publique.
La terre à ceux qui la cultivent
Fort heureusement, la stratégie du gouvernement malgache suscite d’importantes résistances de la société civile, dont les associations partenaires d’Entraide et Fraternité. Car plus que jamais, la réponse à la crise alimentaire se trouve dans l’élaboration et la mise en œuvre de politiques de souveraineté alimentaire associant les paysans et les paysannes.
Nos partenaires malgaches travaillent dans ce sens et ont déjà obtenu des pouvoirs publics plus de 11.124 certificats fonciers au profit de paysans et paysannes. Ce qui a pour effet d’augmenter leur protection juridique face à des accaparements de terre par le secteur privé. Entraide et Fraternité demande l’établissement de règles contraignantes pour les entreprises ainsi que pour les banques de développement comme BIO et la Banque mondiale afin qu’elles respectent enfin les droits humains et l’environnement. Entraide et Fraternité soutient également le développement au sein de multiples projets agricoles de pratiques agroécologiques respectueuses de la terre et des hommes et des femmes qui la cultivent.
Des collectes incertaines. La fraternité malgré tout.
Que la collecte passe par le panier de l’offrande ou la voie digitale, les WE des 26-27 mars et 9-10 avril sont dédiés, au sein de l’Église de Belgique, au soutien des projets des partenaires malgaches mais aussi de dizaines d’autres projets dans pas moins de 12 pays, tous plus porteurs de vie les uns que les autres.
Vous pouvez faire votre don de Carême sur le compte BE68 0000 0000 3434 d’Entraide et Fraternité, en ligne sur www.entraide.be ou encore via les réseaux sociaux de l’ONG (Facebook et Instagram). Une attestation fiscale est délivrée pour tout don de 40 € minimum par an.
Bon et fécond Carême à toutes et à tous. Merci pour votre solidarité généreuse qui permettra à des milliers de paysans et paysannes impactés par la faim à Madagascar de poursuivre leur combat et de prendre ainsi part à la fête de la Résurrection du Christ.
Pour plus d’informations sur le Carême de partage (pistes de célébration, poster de Carême, vidéo, magazine de campagne, revue Juste Terre !, etc.) : www.entraide.be – info@entraide.be – 02 227 66 80.